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Se deployer en cascade… ou les multi CRMs. (GOC attentat)

Dernière mise à jour : 7 mai 2020


Par Betrand MENA

L’engagement des moyens sur un site attentat est toujours une phase délicate. Confirmer le sinistre mais surtout confirmer la prise en compte du site par les forces de l’ordre ainsi que le zonage est un exercice difficile. L’engagement en terme quantitatif mais également en terme qualitatif, pour donner un point de regroupement des moyens où ils se rassembleront avant l’engagement: le Centre de Regroupement des Moyens (CRM). Souvent un regroupement de 10 à 20 engins de secours peuvent s’y trouver sur ce type d’opération. Mais est-il prudent de laisser en attente autant de moyens et autant de sapeurs-pompiers? Pour cela il est intéressant de réfléchir à un déploiement « en cascade » c’est à dire plusieurs CRM répartis autour du site attentat en plusieurs rideaux et pouvant atteindre les lieux d’intervention par plusieurs axes.

Se déployer en cascade sur un attentat ? Et pourquoi donc? Réponse.


Se protéger du sur attentat


La course à l’information donne part à de nombreuses caméras, vidéos de téléphones portables, témoignages de badauds et les premières images montrées sur le petit écran sont celles des camions de pompiers sur les lieux. Du rouge et des gyrophares, rien de mieux qu’un rassemblement d’engins de secours pour montrer les abords de l’intervention. Tout le monde peut ainsi voir la capacité matérielle et humaine des secours. Et pour les personnes les plus mal intentionnées, il serait facile d’atteindre ce CRM pour y commettre un acte meurtrier. Or, se rassembler par groupe de 4 à 5 engins maximum permet de ne pas trop offrir le flanc à cette menace. Compte tenu du faible nombre de moyens, il est alors plus facile de manoeuvrer et au pire de se dégager en retrait si la menace se faisait trop forte.


Exploiter l’intégralité des axes routiers.


Se déployer sur plusieurs CRMs impliquent aussi l’avantage de pouvoir emprunter plusieurs axes routiers afin de se rendre sur les lieux. Dans le cas du « hit and run attack », un terroriste faisant des dégâts humains dans sa fuite, il faudrait alors dégager des moyens sur les lieux afin de les diriger vers un autre point? L’avantage de rester raisonnables sur le primo engagement est de pouvoir déployer des moyens autour du premier site d’intervention

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Et le multi site ?


Pour le cas des métropoles notamment, engager une large part des secours locaux sur un seul et même site ne permettrait pas d’anticiper l’attentat multi site. Une fois ces engins de secours englués dans le premier dispositif il serait difficile d’en dégager une partie pour les diriger vers un autre site attentat a quelques kilomètres et déclencher d’autres moyens depuis les centres de secours prendrait, peut être, trop de temps. Pour cela, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris a conceptualisée le fameux « plan rouge alpha », Mais qu’en est il du reste du territoire ?


L’enchevêtrement des composantes de secours.


Est-il nécéssaire de déployer des moyens de secours risques chimiques ou radiologiques dans un CRM à proximité du la première zone d’attentat? a priori, aucun. Cela est aussi à prendre en compte dans la conceptualisation de l’approche du risque attentat. Cibler les priorités de manoeuvre. Extraction, Ramassage, Tri, Evacuation… de quels moyens avons-nous besoin à proximité ? et quels moyens pouvons nous garder à distance ? La remontée d’information est cruciale et dégager les priorités une nécessité.


Schématisation du principe.

Nous pouvons donc nous rendre compte que c’est une approche en cascade qui permet de disposer au besoin des engins de secours sur un site attentat. Mais pour cela le COS devra anticiper la régulation de ses moyens.


Le principe des CRMs en cascade est une hypothèse lancée qui nous appartient maintenant de réfléchir, de développer et d’adapter à nos structures locales et départementales au travers d’exercices, d’une formation des COS de la chaine de commandement, afin de leur donner des outils qui pourront les aider dans la gestion de l’opération mais également permettre un déploiement encore plus efficient des moyens de secours.


 « Organiser, ce n’est pas mettre de l’ordre. C’est donner de la vie » J-R Fourtou.


Les propos exprimés n’engagent que l’auteur de cet article.


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