Directeur de publication : Thomas MESZAROS
Responsables pédagogiques : Jean-Luc LAUTIER & Antoine CRÉTIEN
A travers le monde, les derniers chiffres disponibles témoignent d’une recrudescence de l’épidémie de Covid-19. Fin juillet 2020 dans le monde, on note plus de 16 millions de contaminations et plus de 650 000 décès dus au Covid-19.
1. La situation le monde
L’Asie est au cœur d’une seconde vague. Un foyer d’infection du nord-est de la Chine suscite une certaine inquiétude. Il a été fait état, mardi 28 juillet, de 68 nouveaux cas en 24 heures. Il s’agit là de la plus forte augmentation journalière depuis mi-avril pour le pays. Un foyer identifié à Dalian, une ville portuaire de la province du Liaoning, a des répercussions sur Pékin puisqu’un cas, venant de la région y a été annoncé. Il s'agit du premier cas local enregistré dans la capitale depuis qu'un foyer épidémique y a été enrayé début juillet. Toutefois, d’après les informations officielles, la situation reste largement maîtrisée au niveau national.
Le gouvernement du Japon, frappé par une deuxième vague (plus de 800 nouveaux cas par jour), vient toutefois de lancer une campagne de promotion du tourisme : Go To Travel. Conçue pour sauver le secteur, elle consiste à rembourser une partie des frais de voyage. Cette mesure, lancée le 22 juillet, avait alarmé les gouverneurs de région, effrayés à l’idée de voir les Tokyoïtes propager l’épidémie chez eux. C’est face à la pression des autorités régionales que le gouvernement a fait marche arrière le 26 juillet excluant de la mesure les Tokyoïtes et les voyages dans la capitale, plus durement touchée par l’épidémie que le reste du pays.
La Corée du Sud, prise en exemple au début de la pandémie pour sa gestion de crise, connaît aujourd’hui une situation délicate. Le pays enregistre actuellement son bilan le plus élevé en près de 4 mois avec un nombre élevé de cas importés. Ainsi, une quatorzaine est imposée à toute personne arrivant de l’étranger. La Corée du Nord, quant à elle, a annoncé le 24 juillet la détection d’un premier cas d’infection sur son territoire depuis le début de la pandémie. Ce premier cas serait, selon les autorités, un fugitif passé en Corée du Sud il y a quelques années avant de revenir clandestinement en Corée du Nord en franchissant la zone démilitarisée séparant les deux pays. La découverte de l’infection de ce « fugitif » serait une manière de rejeter la responsabilité de la contamination sur Séoul plutôt que sur les échanges avec la Chine. Les relations entre les deux Corées n’ont cessé de se dégrader ces derniers mois et Pyongyang reproche à Séoul de ne pas avoir convaincu l’administration Trump de réduire les sanctions à son encontre et de ne pas s’être soustrait aux pressions de Washington pour développer la coopération intercoréenne. Après cette annonce, Kim Jong-Un, aurait fait bloquer tout accès à Kaesong, la région où a été détecté le cas, et aurait ordonné le bouclage de chaque district plaçant ainsi le pays en état d’urgence maximale.
Au Maghreb, la situation inquiète. La Tunisie, l’Algérie et le Maroc sont confrontés eux aussi à une recrudescence de l’épidémie et à une grave crise économique, obligeant les autorités à revoir leurs mesures en pleine saison estivale. Le ralentissement de l’activité touristique dans la région prive les habitants d’une source importante de revenus et d’emplois. La Tunisie a décidé lundi 27 juillet de réimposer un isolement obligatoire de trois jours aux voyageurs en provenance d’un pays classé sur la liste « orange » des pays à risque et ne pouvant pas justifier d’un test PCR négatif. Au Maroc, le gouvernement a interdit, le même jour, « de se rendre dans les villes de Tanger, Tétouan, Fès, Meknès, Casablanca, Berrechid, Settat et Marrakech, ou de les quitter ». La décision a engendré un flux de véhicules important et de nombreux embouteillages causés par des personnes souhaitant rejoindre leur domicile avant l’heure à laquelle l’interdiction entrait en vigueur, alors que la décision avait été prise le jour même. Le manque d’anticipation des mouvements de masse et le souligne que le retour d’expérience de la première vague n’a pas complètement été pris en compte dans les organisations actuelles malgré une stratégie de renforcement des capacités locales. Pour sa part, le gouvernement algérien avait annoncé la veille la reconduction pour deux nouvelles semaines du confinement partiel dans 29 grandes wilayas (divisions administratives) sur un total de 58 dans le pays. De plus, un couvre-feu est en place entre 20 heures et 5 heures du matin.
Les États-Unis restent aujourd’hui le pays le plus touché par la pandémie. Le bilan du pays s’élève à plus de 155 000 décès et près de 4,7 millions d’infections. L’épidémie se déplace sur le territoire, alors qu’au printemps le virus se concentrait sur les États de New York et de Californie, c’est aujourd’hui l’État de Floride qui est devenu « l’épicentre de la pandémie ». Cependant, le gouverneur républicain Ron DeSantis, un proche de Donald Trump, continue de minimiser l’ampleur de la crise. Alors que le nombre de malades du Covid explose dans son État, Ron DeSantis expliquait la semaine dernière dans une conférence de presse que la situation était « clairement stabilisée » malgré les quelques 10 000 nouveaux cas par jour. Depuis le mois de juin plusieurs employés de la division santé de l’État de Floride ont démissionné et l’une, Rebekah Jonas, a été licenciée suite à sa critique des modèles statistiques de l’État visant, selon elle, à minimiser la gravité de la situation. La gestion de la crise par le gouverneur de Floride est regardée de près sur le plan national. Le gouverneur plonge dans les sondages, seulement 38% lui sont favorables et cela pourrait affecter les élections présidentielles puisque la Floride, État clé, est indispensable pour un second mandat de Donald Trump.
Toutefois, c’est en Amérique latine et aux Caraïbes que la flambée de Covid-19 est la plus importante cet été. La région a franchi la barre des 4,4 millions d’infections dont 2,4 millions rien qu’au Brésil. Le 26 juillet, une coalition de plus de 60 syndicats et organisations représentant plus d’un million de professionnels de la santé a déposé une plainte contre Jair Bolsonaro auprès de la Cour pénale internationale de La Haye. D’après cette plainte, le président brésilien aurait « commis un crime contre l’humanité » en encourageant la prolifération du coronavirus et en refusant de mettre en œuvre des politiques de protection des minorités. Au Brésil, 65 millions de personnes, soit 30% de la population, survivent grâce aux aides d’urgence, 1,5 million de travailleurs ont été licenciés et 11,6 millions ont vu leur salaire réduit. Le pays est donc officiellement entré en récession et affiche l’une des pires gestions de la lutte contre le Covid-19 au monde.
En Europe, chaque État adapte sa politique sanitaire à la courbe des contaminations nationales. La Belgique, face à la multiplication des cas à Anvers, le plus important foyer épidémique du pays, durcit les règles d’hygiène. Le gouvernement fédéral a été contraint de prendre des mesures limitant de nouveau les libertés sociales sur l’ensemble du pays : couvre-feu à Anvers, restriction des « bulles sociales » de 15 à 5 personnes par foyer, limitation des réunions sociales à 10 personnes en observant une distanciation physique de 1,5 mètre, limitation à 100 personnes en intérieur et 200 personnes en extérieur des évènements publics avec port du masque obligatoire… De plus, le télétravail est une nouvelle fois « hautement conseillé » pour tout poste pouvant le permettre. La Belgique a également pris la décision d’imposer un test de dépistage et une quatorzaine aux voyageurs en provenance de plusieurs régions européennes. Cela a provoqué une certaine indignation, notamment de la part des Suisses dont des cantons figurent la « liste rouge », puisque la Belgique impose un isolement à des voyageurs provenant de régions où la proportion de la population infectée est inférieure à celle observée en Belgique. Cette décision pose la question de la coordination entre les États membres de l’Union européenne et plus largement des États du continent européen.
Sur demande du président du Conseil Giuseppe Conte, le Sénat italien a approuvé la prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 15 octobre. L’état d’urgence initialement instauré pour une période de 6 mois à partir du 31 janvier, renforce les pouvoirs des exécutifs italiens aussi bien au niveau national que régional et permet notamment de dégager des moyens supplémentaires pour les hôpitaux.
Depuis une dizaine de jours la courbe des contaminations est repartie à la hausse en Allemagne. Lothar Wieler, président de l’institut allemand de santé publique Robert-Koch a déclaré le 28 juillet que « l’évolution récente des cas de Covid-19 est source de grande inquiétude » avant de préciser que l’épidémie « se propage aujourd’hui très rapidement » sur le territoire. La situation est d’autant plus inquiétante que les nouveaux cas sont identifiés dans des régions où le virus semblait avoir disparu et dans lesquelles la population rentre petit à petit de vacances passées à l’étranger. L’Institut Robert-Koch affirme que la majorité des contaminations aurait lieu lors de rassemblements familiaux et professionnels.
Après la recommandation du Premier ministre français d’éviter les voyages en Catalogne, les restrictions imposées par la Norvège et la Belgique, c’est au tour du Royaume-Uni d’imposer une période d’isolement obligatoire pour les britanniques ayant séjournés en Espagne et de l’Allemagne d'appeler à éviter les voyages « non essentiels » vers l’Aragon, la Navarre et la Catalogne. Ces décisions ont suscité de vives réactions de la part des autorités espagnoles et catalanes. Pour le secteur touristique espagnol, l’été s’annonce catastrophique.
En somme, l’épidémie est loin d’être terminée dans le monde. L’Asie affronte une deuxième vague, l’Amérique continue de s’enfoncer, le Maghreb s’inquiète pour sa reprise et l’Europe semble être à un fil d’une recontamination à grande échelle. La deuxième vague, qui parait désormais inéluctable, intervient alors que chacun essaie de relancer son économie et les échanges après une première vague qui avait fait des dégâts inédits depuis la Seconde Guerre Mondiale dans les finances nationales. L’articulation et l’équilibre entre reprise économique et prévention sanitaire était déjà et continue d’être la clé d’une sortie de crise réussie.
2. La situation en France
2.1. La France détient le meilleur rebond post-covid
Plombée par la crise sanitaire, l’économie mondiale doit composer avec de nombreuses incertitudes : rebond de la pandémie, nouvelle vague, reconfinement généralisé, mise en commercialisation rapide d’un vaccin... Les principaux pays européens sont sur un chemin assez similaire de reprise de l’activité économique, toutefois, la France a su tirer son épingle du jeu. Elle est le pays européen qui a vu son activité remonter le plus rapidement selon une étude du Boston Consulting Group (BCG) [1]. Le cabinet de conseil a élaboré un indice composite permettant de mesurer « en temps réel, l'ampleur du rebond par rapport à un niveau 100 d'avant-crise et ce, pour neuf pays, dont la France, l'Allemagne, les États-Unis, le Japon et le Brésil. » Ainsi, après avoir chuté de 49 points, la consommation a rebondi en France de 45 points, à comparer avec une chute de 32 suivie d'un rebond de 27 pour l'Allemagne, n’ayant pas confiné aussi strictement sa population. Dans ces deux pays, le niveau d’activité des consommateurs est très proche du niveau d’avant-crise.
Source : BCG / Copyright : BCG / Utilisation non commerciale
Lien de l’infographie : Baromètre de la reprise économique
Le secteur automobile par exemple, qui avait particulièrement souffert du confinement, repart davantage en France (95) que chez ses voisins européens (90 en moyenne), « notamment grâce au plan de relance gouvernemental ». En effet, un plan de 8 milliards d’euros de sauvetage de l'industrie automobile avait été annoncé dès le mois de mai.
Source : BCG / Copyright : BCG / Utilisation non commerciale
Lien de l’infographie : Baromètre de la reprise économique
Il est cependant important de se questionner sur l’impact à moyen et long terme d’un tel plan de relance. Le gouvernement français n’a encore livré aucune prévision détaillée de la reprise de la croissance du pays. Le document préparatoire au débat d’orientation des finances publiques, qui a lieu chaque année mi-juillet au Parlement, donne de premières indications. Bercy y envisage un rebond du PIB de 8 % en 2021, « hors effet du plan de relance à venir ». Selon le ministère de l’économie, la reprise « serait portée par le dynamisme de la demande intérieure », et notamment par « la vigoureuse reprise de la consommation observée à partir du 11 mai », date du début du déconfinement, et par « la résistance du pouvoir d’achat » préservé par les dispositifs gouvernementaux de soutien à l’emploi. En effet, le rebond économique français post-covid-19 est dû à la consommation des ménages favorisée par les aides d’États accordées lors de la période de confinement et par l’épargne forcée accumulée depuis plusieurs mois. En effet, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) explique dans une étude [2] que « les ménages ont accumulé 55 milliards d'euros d'épargne forcée pendant le confinement et 20 milliards supplémentaires pendant la période de déconfinement qui a suivi ». L’épargne forcée devrait atteindre un total de « 75 milliards en l'espace de seize semaines ». Gilbert Cette, professeur d’économie, affirme que les récentes mesures en faveur du chômage partiel ainsi que l'annonce d'un plan de relance rassurent les ménages et favorise l’utilisation de leur épargne.
Selon l’INSEE [3], les dépenses de consommation des ménages étaient en juin, supérieures de 2,3 % à leur niveau de février, avant la mise à l'arrêt de l'activité et le confinement. Les biens fabriqués profitent ainsi de ce retour à une vie plus normale et affichent une hausse de 5,8 % par rapport à février. Une hausse de +1,8% par rapport à l'avant-crise profite notamment au textile-habillement, de +7,3 % pour les biens et +21,6 % pour l'équipement du logement tels que les meubles et l'électroménager.
« Les deux mois qui viennent vont être une période charnière pour les économies européennes car les niveaux d'activité sont entre 90% et 95% de ce qu'ils étaient pré-Covid, mais on observe un petit tassement de la reprise : soit on va continuer à croître pour atteindre, voire dépasser, les niveaux pré-crise avant la fin de l'année, soit au contraire, avec les craintes de reprise de l'épidémie, de reconfinement partiel, on va voir ces indicateurs chuter » Sylvain Duranton, directeur monde de BCG GAMMA, la branche de « data science » du cabinet
Toutefois, ce sursaut d’activité est à la merci d’un éventuel rebond épidémique.
2.2. Une situation sanitaire sous haute surveillance
D’après le bilan de santé publique france arrêté au 30 juillet, 10 départements français seraient en situation de vulnérabilité. La Direction générale de la santé (DGS) affirme que « en dehors du taux d'occupation des lits de réanimation qui baisse lentement, les indicateurs de suivi de la pandémie Covid-19 montrent une augmentation de la circulation virale » en France. 5 551 personnes sont hospitalisées pour une infection Covid-19 et 385 malades sont atteints d’une forme sévère et sont en réanimation. La proportion des tests positifs est en hausse et le taux de reproduction effectif est en augmentation constante depuis le 1er juillet. En effet, le nombre de clusters découverts, concomitamment au nombre de tests réalisés sur le territoire, ne cesse de croître. 147 clusters sont en cours en France et environ 500 000 tests sont réalisés chaque semaine.
Jean Castex, en déplacement dans les Hauts-de-France, a affirmé la volonté du gouvernement d’éviter « la perspective d’un reconfinement généralisé ». Il a ensuite appelé les français à la plus grande des vigilances, précisant que « la lutte contre le virus dépend bien sûr de l'État, des collectivités locales, des institutions, mais aussi de chacun d'entre nous ». L'idée de reconfinements « localisés » est étudiée par le gouvernement en cas de regain de l’épidémie dans certaines régions, toutefois, la priorité du gouvernement reste avant tout « la prévention » et « l’anticipation ».
À ce jour, l’inquiétude se porte du côté de la jeunesse. En effet, bien que les plus jeunes aient peu de risque de développer une forme grave de la maladie, ils contribuent à la diffusion du virus. Le respect des gestes barrières et de l’obligation du port du masque en lieux clos sont ainsi essentiels. Dans un communiqué du 28 juillet [4], le ministère de la Santé rappelle que « porter le masque sous le nez ou autour du cou est une pratique encore trop observée qui nuit à une bonne protection individuelle et collective ». Afin de garantir une fin d’été en toute sécurité, de nombreuses régions prennent des mesures plus strictes :
À Biarritz, à partir du 4 août, les plages seront fermées au public entre 22 heures et 6 heures du matin et le port du masque deviendra obligatoire dans certaines zones délimitées de la ville.
À Orléans, depuis le vendredi 31 juillet et jusqu’au 30 septembre prochain, le port du masque est obligatoire dans une partie de la ville, même en extérieur.
À Quiberon, les parcs et plages sont fermés au public entre 23 heures et 4 heures du matin, le port du masque est également obligatoire dans les rues les plus fréquentées de la cité balnéaire et le non-respect de ces mesures est passible d'une amende de 135 euros.
En Mayenne, où la situation est critique, le port du masque est obligatoire dans l’espace public même en extérieur et les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits.
Il semblerait donc que la situation actuelle souligne la volonté de décentralisation exprimée par le Président de la République. Les préfets de département et de région récupèrent des prérogatives supplémentaires à l’échelle locale. Par exemple, à partir du 15 août, « les préfets de département pourraient accorder à titre exceptionnel des dérogations » pour autoriser des rassemblements de plus 5 000 personnes « après analyse des facteurs de risque » [5]. De plus, Olivier Véran, en visite dans un site de logistique d’envoi des masques gratuits, a, lors d’une interview, recommandé le port du masque en extérieur puisque l’OMS « reconnaît un risque sérieux de transmission aérosol du virus », rappelant que cela pourrait devenir obligatoire si nécessaire. Vendredi 31 juillet, il a ainsi annoncé que les préfets peuvent décider, par arrêté, d’étendre l’obligation de port du masque aux lieux publics ouverts afin de limiter la circulation du coronavirus [6]. Cette décision pourra être prise localement, en fonction de l’évolution de l’épidémie dans chaque territoire.
3. Les avancées scientifiques et médicales
La course au vaccin contre le Covid-19 continue. Pourtant, les chercheurs expliquent que généralement la mise au point d’un vaccin demande des années de travail avant qu’il soit disponible et utilisé sur la population. A l’apparition du SARS-CoV-2, les chercheurs ont repris les études menées précédemment sur les épidémies de SARS et de MERS et les technologies évaluées à cette époque. La situation d’urgence actuelle a accéléré le processus de recherche, mais l’étape des essais cliniques ne peut être raccourcie.
« On ne peut pas se permettre de lancer une vaccination en population générale à grande échelle, si on n’a pas des données suffisantes sur l’efficacité, mais surtout sur la sécurité du vaccin. » Odile Launay, infectiologue, directrice du centre d’investigation clinique à l’hôpital Cochin à Paris.
Un délai de 18 mois est donc indispensable pour envisager une vaccination à grande échelle de la population mondiale. Ainsi, il serait possible de disposer d’un vaccin en septembre 2021. Le 23 juin, l’immunologiste Anthony Fauci, pilier de la task force américaine mise en place pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, avait fait part de son « optimisme prudent » quant au développement d’un vaccin dès fin 2020. Il a tout de même précisé, le 25 juillet qu’après des essais cliniques, il faudrait plusieurs mois avant que la vaccination puisse être généralisée, estimant ainsi qu’on disposerait d’un vaccin au printemps 2021.
Au 26 juillet, sur 200 candidats-vaccins développés, 23 étaient en phase d’essais clinique. A ce jour, selon le think tank Policy Cures Research [7], plus de 3,86 milliards d’euros ont déjà été alloués à l’élaboration d’un vaccin.
Par anticipation, les États tentent de garantir leur approvisionnement et précommandent des vaccins malgré la déclaration d'Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, appuyée par Xi Jinping et Emmanuel Macron : « un vaccin contre le Covid-19 doit être vu comme un bien public mondial, un vaccin pour les peuples ». Concernant les projets de vaccins les plus avancés, il est nécessaire de citer :
La biotech américaine Moderna : son candidat vaccin est en phase 3 des essais cliniques depuis le 27 juillet. C'est le premier des vaccins en cours de développement à atteindre la phase 3 des tests cliniques. Des données encourageantes sont ressorties d'essais sur des singes, son efficacité doit désormais être testée sur 30 000 personnes aux États-Unis.
Le laboratoire chinois Sinovac : la dernière phase de développement du vaccin incluant 9 000 professionnels de santé doit débuter ce mois-ci en collaboration avec le laboratoire brésilien Butanan.
L’Université d’Oxford, en partenariat avec AstraZeneca : les tests de son candidat-vaccin a débuté fin juin sur 5 000 volontaires. Ce vaccin, d’après les premiers résultats, serait particulièrement protecteur et offrirait le double niveau de protection recherché par les scientifiques.
Pfizer, associé à la biotech allemande BioNTech : la phase 3 devrait commencer sans tarder
Sanofi et Johnson & Johnson : ils ont annoncé débuter leur phase 3 respective au mois de septembre.
4. Pour aller plus loin
DiploWeb, le 28 juillet 2020 : Vidéo. Real Instituto Elcano. L'impact de la COVID-19 en Amérique latine
LeMonde, le 27 juillet 2020 : Calendrier, essais cliniques, financements : où en est-on de la course au vaccin contre le Covid-19 ?
Site officiel du gouvernement, mis à jour quotidiennement : info coronavirus covid 19 - carte et donnees covid 19 en france
[1]Boston Consulting Group, « Economic Recovery Pulse Check » third edition, 24 juillet 2020, (en ligne). Disponible sur : https://media-publications.bcg.com/third-edition-barometer-of-economic-recovery.pdf
[2]Observatoire français des conjonctures économiques, « Policy Brief #74 » 26 juin 2020, (en ligne). Disponible sur : https://www.ofce.sciences-po.fr/pdf-articles/actu/OFCE-CP-26-06-2020-COVID19-1.pdf
[3]INSEE, « Dépenses de consommation des ménages en biens - juin 2020 » 31 juillet 2020, (en ligne). Disponible sur : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4638678
[4]Point de situation COVID-19 | Communiqué de presse du 28 juillet 2020, (en ligne). Disponible sur : https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/point-de-situation-covid-19-communique-de-presse-du-28-juillet-2020
[5]Décret no 2020-911 du 27 juillet 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans les territoires sortis de l’état d’urgence sanitaire et dans ceux où il a été prorogé, le 28 juillet 2020, (en ligne). Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000042157820
[6] Décret n° 2020-860 du 10 juillet 2020 modifié le 31 juillet prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans les territoires sortis de l'état d'urgence sanitaire et dans ceux où il a été prorogé, (en ligne). Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000042105897
[7] Policy Cures Research « Covid-19 R&D Tracker », update 29 juillet 2020, (en ligne). Disponible sur : https://www.policycuresresearch.org/covid-19-r-d-tracker
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