top of page

Veille hebdo Covid - Crise sanitaire, implications économiques et sociales

Dernière mise à jour : 24 juin 2020

Directeur de publication : Thomas MESZAROS

Responsable pédagogique : Jean-Luc LAUTIER


1. Situation mondiale et réflexions internationales


1.1. Souverainetés alimentaires locales et régionales : enjeux de résilience à l’échelle globale

Nous ouvrons cette veille sur la décision de la Russie de suspendre, au moins jusqu’au 1er Juillet, ses exportations de blé, de seigle, d’orge et de maïs en raison de quotas d’exportation dépassés. Le pays avait en effet décidé de limiter ses exportations de produits céréaliers dès le mois de Mars pour assurer la stabilité de son marché intérieur alors le temps de la pandémie. La question des souverainetés agro-alimentaires en période de crise se posent donc comme un enjeu de résilience à l’échelle globale.


La situation mondiale interroge : alors que les banques alimentaires sont prises d’assaut et peinent à satisfaire la demande, des producteurs laitiers, céréaliers, des maraîchers, détruisent leur production partout dans le monde faute de débouchés (14 millions de litres de lait sont détruit chaque jour aux États-Unis par exemple). C’est le cas en France sur les fromages notamment : « on avait 2 000 tonnes de fromages en surplus, 500 tonnes ont été jetées, il reste 1 500 tonnes qui vont être périmées, et dans le même temps, on n’arrive pas à mettre en lien ces 1 500 tonnes de fromages, qui représentent 10 M€, avec des banques alimentaires ou des associations » explique par exemple la députée européenne Irène Tolleret. La députée plaide pour un renouveau de la politique agricole à l’échelle européenne, avec de nouveaux modèles de gouvernance. C’est aussi le sens d’une Tribune publiée par plusieurs élus socialistes français qu’ils argumentent en trois points :


  • Une seule santé, une seule planète : « mieux affronter les maladies émergentes à risque pandémique en associant la santé humaine à celle de son environnement » car « il n’y a pas de santé de l’être humain sans santé du monde animal, du monde végétal, et par conséquent des sols. »

  • Le droit à la souveraineté alimentaire : « l’agriculture et l’alimentation sont au cœur de notre indépendance et de notre sécurité. La nourriture n’est pas une marchandise comme les autres. »

  • Le temps de l’Europe : « nous ne trouverons pas seuls de réponse aux enjeux sanitaires, sociaux et écologiques du XXIe s. C’est notre Europe, qui, dans ce monde dangereux, peut faire de l’éthique de l’entreprise et de l’action publique une boussole dans la globalisation. »


Cette situation de crise met en lumière de véritables fragilités dans nos modes de production et de consommation, comme l’a par ailleurs rappelé le Président dans son discours du 17 Avril. D’autant que la situation mondiale est par ailleurs préoccupante. La Corne de l’Afrique, menacée de manière récurrente par les famines, subit depuis plusieurs mois des invasions de criquets qui détruisent les récoltes. Cyril Ferrand, coordinateur de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour les programmes de résilience en Afrique de l'Est, explique à RFI : « ces insectes voraces ravagent des centaines de milliers d'hectares depuis décembre dernier et font basculer des millions de personnes dans l'insécurité alimentaire. Les criquets et Covid-19 sont des facteurs aggravants sur la région. On est dans une région où on a déjà 20 millions de personnes en crise alimentaire. »


Le Programme Alimentaire Mondial (PAM), estime que le nombre d’individus confrontés à une crise alimentaire est amené à doubler dans les prochaines semaines si des mesures d’assistance ne sont pas prises vis-à-vis des pays les plus en difficulté. 250 millions d’individus souffriront sévèrement de la faim d’ici la fin de l’année tandis que le nombre de personnes confrontés à l’insécurité alimentaire aiguë devrait se porter à 265 millions (contre 135 millions l’année passée). Les situations dans la Corne de l’Afrique, au Sahel et en Syrie sont les plus préoccupantes.


L’ensemble du système mondial est à repenser nous explique par exemple Yves Le Roux (enseignant chercheur spécialiste des filières agroalimentaires et du développement durable ; école d’agronomie ENSAIA, Nancy) : « La question de la reterritorialisation a été évoquée mais ça me laisse songeur, c’est très long… Il n’existe pas d’accord multilatéral en agriculture, ils ne sont que bilatéraux comme le CETA. A l’intérieur de l’Europe, certains pays sont plus compétitifs que d’autres. La France ne peut pas être compétitive sur des produits peu chers et bas de gamme puisque nous sommes un État social, mais nous pouvons l’être sur des produits de qualité. Niveau agroalimentaire, comment faire pour ne pas réserver ces produits à une élite ? L’Union européenne doit se réorganiser ensemble. » La situation française est particulièrement illustrative d’un système mondial parfois incohérent. Le pays est considéré comme le « grenier de l’Europe », avec 72,6 milliards de CA en 2018 pour l’agro-alimentaire (1er pays européen) mais il est de plus en plus dépendant de ses importations (multipliées par deux depuis 2000) – « À ce rythme, la France connaîtra son premier déficit commercial agricole en 2023 », explique Laurent Duplomb, sénateur LR, agriculteur et auteur d'un rapport sur l'agriculture française publié en mai 2019. En Île de France par exemple, 49% du territoire est consacré à l’agriculture mais 90% des produits alimentaires sont importés. Pourquoi ? Parce que la France ne produit pas selon ses besoins mais selon la demande internationale : elle exporte des produits agricoles bio ou à forte valeur ajoutée et importe des produits bas de gamme et bon marché pour satisfaire sa demande intérieure. « Il faut aussi arrêter de se focaliser sur l'agriculture haut de gamme parce que la souveraineté alimentaire c'est pouvoir produire pour tout le monde », explique Laurent Duplomb.

La souveraineté alimentaire se construit grâce à deux piliers pour Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA : « pouvoir produire et pouvoir stocker » ; il faut également « toujours réfléchir circuits courts et produits frais », puisqu'en cas de crise, il faut bénéficier de stocks.


« Il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française ». « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie. »

Emmanuel Macron, Discours du 17 Avril



La France puissance agricole, et l’Europe, portent le débat, mais c’est tout un système mondial à réinventer. Des incohérences dénoncées depuis longtemps par les mouvements écologistes qui semblent aujourd’hui en parfaite adéquation avec la situation de crise.


1.2. La Chine toujours au cœur des débats internationaux

La pression internationale de Pékin se poursuit sur ses partenaires. Selon plusieurs enquêtes de Reuters et RFI, des responsables chinois ont fait pression sur plusieurs fonctionnaires ou dirigeants européens pour éviter la publication d’un rapport de l’UE qui accusait la RPC de répandre de fausses informations. Le document a finalement été publié en version édulcorée. En Allemagne, plusieurs responsables ont également indiqué avoir subi des pressions pour dire du bien de la Chine. Le gouvernement allemand a indiqué être au courant de « contacts individuels pris par des diplomates chinois dans le but d’exprimer publiquement des opinions positives sur la gestion du coronavirus par la République populaire de Chine » (Ouest-France).


Dans cette situation, et alors que Donald Trump continue d’accuser publiquement la Chine, le Secrétaire étasunien aux Affaires Européennes, Philip Reeker, a indiqué au Figaro que le lien transatlantique allait se renforcer pour faire face à la Chine. Le Président étasunien a par ailleurs indiqué qu’il se gardait le droit de demander le paiement de dommages à la Chine (une idée lancée par le quotidien allemand Bild qui demandait 165 milliards à Pékin de réparations) : « Nous n'avons pas encore déterminé le montant final mais il est très élevé. Il n'y a pas eu des dommages seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier. » La réponse de la RPC ne s’est pas fait attendre (Affaires étrangères) : « Des responsables politiques américains ont à plusieurs reprises ignoré la vérité et ont proféré des mensonges éhontés. Ils n'ont qu'un objectif : s'exonérer de toute responsabilité pour leur propre gestion de l'épidémie et détourner l'attention ». Le Président des États-Unis a par ailleurs signé un décret pour limiter les exportations de produits technologiques à destination de la Chine, accusée d’importer des technologies civiles étasuniennes pour les utiliser dans ses Armées – Xi Jinping revendiquant la « fusion » entre les technologies civiles et militaires pour que la RPC rattrape son retard technologique. La Russie semble vouloir jouer les médiateurs, appelant à une réunion des Cinq Grands pour tenter de coordonner la réponse de crise a annoncé cette semaine Sergeï Lavrov.


1.3. Dans le monde : religions et crise sanitaire

La crise sanitaire impacte aussi la vie religieuse et spirituelle de nombreux croyants dans le monde entier. Alors que le ramadan a commencé la semaine passée et que le Pape a célébré la messe de Pâques dans une basilique Saint-Pierre vide de fidèles, pour ne prendre que ces exemples, nous nous proposons de faire un point de situation sur le thème « religions et crise sanitaire ». Car l’on sait qu’en France, par exemple, la situation dans l’Est s’est particulièrement dégradée à cause d’un rassemblement évangéliste. En Corée du Sud, c’est l’Église Shincheonji de Jésus qui a été l’un des principaux foyers de contamination. En Iran, la diffusion est partie de Qom, ville sainte chiite où se massaient des fidèles en pèlerinage.


On se souvient de ces images, le 30 Mars, de la police et de l’armée israéliennes fermant par la force de nombreuses synagogues des quartiers ultra-orthodoxes de Jérusalem. Pendant plusieurs semaines, ces communautés très religieuses ont refusé les injonctions au confinement du gouvernement. Et les conséquences sont immédiatement observables : à Bnei Brak, la plus importante ville ultra-orthodoxe (banlieue nord-est de Tel-Aviv), 35 à 40 % de la population a été testée positive tandis qu’à Jérusalem, 74 % des personnes testées positives viennent des quartiers ultra-orthodoxes de la ville.


« Plus la mondialisation prend ses aises, plus le fait religieux et ses rites rassurants s’ancrent fermement en résistance face au tohu-bohu, au déracinement, au décalage ou au rejet par les autres. Il ne faut donc pas s’étonner que des communautés de croyants refusent d’adopter des comportements de précaution qui leur donnent le sentiment qu’ils devraient renoncer à quelque chose de nature supérieure et à des rites collectifs qui donnent corps à leurs croyances. »

Christian Jouret Vice-président de la revue Orient XXI, ancien conseiller politique auprès de l’Envoyé Spécial de l’UE pour le Proche-Orient.



En Asie, ce sont près d’un milliard de musulmans qui pratiquent le ramadan, souvent placé sous le signe du confinement, avec une grande partie des lieux de cultes fermés aux fidèles. La pression des responsables religieux est pourtant très forte vis-à-vis des politiques, pour ce moment essentiel de la vie religieuse musulmane. Au Bengladesh, par exemple, de nombreux responsables ont appelé les fidèles à passer outre les recommandations sanitaires et à se rassembler dans les mosquées. De tels rassemblements pourraient favoriser la reprise épidémique dans des pays aux systèmes sanitaires souvent précaires, ce qui inquiète médecins et responsables politiques. L’Indonésie a d’ores et déjà interdit tout déplacements et regroupements depuis le 21 Avril. En Tunisie, au contraire, le confinement a été quelque peu assoupli pour permettre aux fidèles d’observer le ramadan. Le royaume d’Arabie saoudite a quant à lui interdit le pèlerinage à la Mecque et Médine : une première dans le monde musulman contemporain.


Le Samedi 2 Mai, le Pape a quant à lui appelé à l’union mondiale des dirigeants politiques pour assurer le bien de leurs peuples. Il a également appelé à ce que le travail ne manque à personne, alors que nous insistions la semaine passée sur les risques d’une crise sociale mondiale en lien avec l’envolée des chiffres du chômage à l’échelle globale. La pandémie exige aussi des ajustements calendaire : le traditionnel Denier de Saint Pierre a ainsi été repoussé au 4 Octobre. En Afrique, les responsables religieux organisent leurs communautés pour tenter de répondre par la solidarité au problématiques sanitaires et au confinement. En RDC, le Président a même nommé le cardinal Fridolin Ambongo Besungu coordonnateur du fonds national de solidarité contre le Covid-19 (FNSCC).


Aux États-Unis, plusieurs télé-évangélistes prétendent apporter la guérison et pouvoir arrêter l’épidémie comme l’illustre ce sermon de Kenneth Copeland, qui affirmait, il y a quelques semaines, avoir éradiqué le virus de son pays. Plus sérieusement, force est de constater que de nombreux charismatiques et pentecôtistes ont soit nié soit minimisé l’épidémie. Aujourd’hui, les prédicateurs voient dans cette crise un combat eschatologique et transforment la notion de crise sanitaire en la reliant à la ferveur religieuse.


« Tenants d’une vision ‘magique’ du monde, du créationnisme, du conspirationnisme, certains que le pouvoir divin est source de tout, ils présentent des analyses et des méthodes assez semblables sur l’origine divine du virus, sur la responsabilité de l’Autre (Satan ou ennemi), sur le culte comme seule véritable protection, et offrent quelques pratiques miracles.

Pierre Conesa Spécialiste des radicalisations et du salafisme, « Le Covid-19, opportunité rêvée pour les fondamentalistes religieux » (Marianne).



1.4. Avancées technologiques, scientifiques et médicales

Ce que nous devons retenir cette semaine de l’actualité scientifique et des recherches médicales en cours pour tenter de lutter contre l’épidémie :


  • L’OMS a estimé que la délivrance de passeports sanitaires était une fausse solution, qui pourrait favoriser la propagation du virus, en l’absence de preuve d’immunisation des patients après une première infection.

  • La diversité des symptômes du Covid-19 continue de grandir. Après les poumons, le foie, les reins, le cœur ou le système nerveux, c’est aujourd’hui la capacité du virus à provoquer des caillots sanguins entrainant des embolies et autres dysfonctionnements.

  • Plusieurs pays cherchent à dresser des chiens pour détecter le Covid-19. Déjà capables de détecter des cancers, les dressages ont commencé, notamment en France et au Royaume-Uni. En France, ce défi est relevé par l’École nationale de vétérinaire de Maisons-Alfort et par les sapeurs-pompiers de Paris.

  • La hausse des syndromes inflammatoires observés chez les enfants dans plusieurs pays inquiète les autorités sanitaires. Au Royaume-Uni et en France, des enfants présentent des symptômes multi-inflammatoires potentiellement dangereux, sans que cela soit pour le moment lié avec certitude à l’épidémie de Covid-19. Un point de situation à retrouver ici.

  • Que sait-on de la saisonnalité du virus ? Encore peu de choses. Mais le virus est sensible aux températures et à l’humidité. Des études sont en cours pour déterminer s’il faut s’attendre ou non à une résurgence de l’épidémie lors des périodes plus froides et humides.

  • Une étude étasunienne menée par les Instituts de santé (NIH) a annoncé que l’utilisation du remdesivir avait permis de réduire le temps de convalescence (de 15 jours à 11 jours en moyenne / -31%) des patients atteints du Covid-19. Le Traitement a été autorisé dans le pays.

  • L’APHP a annoncé des résultats encourageants dans l’utilisation du tocilizumab pour soigner les cas sévères. Le médicament permettrait de limiter les décès et les risques d’entrée en réanimation.



2. Situations régionales


2.1. En Europe : le déconfinement progressif et les craintes de l’Allemagne

La Belgique suivra la même voie que la France avec un déconfinement progressif à partir des 11 et 18 Mai. Au Royaume-Uni, le confinement est prolongé alors que le pays affronte une mortalité très élevée et est en passe de devenir le pays européen le plus touché. L’Italie a quant à elle décider de ne pas rouvrir ses écoles avant Septembre, et une réouverture progressive du pays à partir du 4 Mai (parcs, secteurs manufacturiers et commerce de gros). Les commerces et lieux publics rouvriront le 18 Mai et les bars et restaurants à compter du 1er Juin, tout comme les salons de coiffure.


L’Allemagne craint aujourd’hui une reprise économique mais aussi de sérieuses difficultés économiques. La première puissance européenne a en effet annoncé une chute de son PIB de 6,3% pour 2020 tandis que l’activité économique a chuté de 89% par rapport à la fin 2019. Les exportations devraient en effet chuter de 11,6% cette année, tout comme la consommation (-7,4%). Berlin prévoit un retour à ses niveaux d’avant crise pour 2022 (une reprise bien plus longue que celle de 2008-2009). D’autant que l’épidémie n’est pas tout à fait maîtrisée comme le prétendait le pays il y a peu : le taux d’infection a atteint de nouveau le seuil de 1 (chaque malade contamine une autre personne) alors qu’il était de 0,7 précédemment. Le taux de létalité continue de progresser pour se porter à 3,8% tandis qu’une seconde vague plus violente et plus diffuse est crainte par de nombreux médecins. Ce en raison du déconfinement empressé de nombreux Länders qui n’ont pas forcément suivi la progressivité demandée par le gouvernement fédéral.

Le pays est aujourd’hui divisé entre les partisans d’une reprise économique rapide et les partisans de la Chancelière qui réclament une progressivité et une plus grande prudence. Wolfgang Schaüble, Prséident du Bundestag, s’est opposé à l’idée que « tout doit s’effacer devant la protection de la vie ». Il se range ainsi du côté des partisans d’une levée rapide des restrictions qui ne doivent pas seulement être guidées par des objectifs sanitaires.


2.2. Aux Amériques

Plusieurs chefs Indigènes d’Amérique Latine ont appelé à la mobilisation d’une aide internationale pour protéger leurs communautés isolées. Alors que l’on connait les dégâts qu’ont causé les différentes maladies importées per les Européens au cours des siècles coloniaux, ces Chefs Amérindiens pointent aujourd’hui un nouveau risque d’ethnocide. Isolées, ces populations sont particulièrement vulnérables aux épidémies. Une vulnérabilité expliquée notamment par Bruce Albert.


3. La France en crise


Le gouvernement a décidé d’encadrer la vente des substituts nicotinique de sevrage à un mois de traitement en raison d’une forte demande liée aux dernières publications scientifiques qui semblent indiquer un effet de la nicotine sur la capacité du virus à se fixer dans l’organisme.

Les signalements d’effets indésirables liés au traitement du Covid-19 ont fortement augmentés selon l’ASNM qui a émis un « signal de vigilance » pour l’hydroxychloroquine. 80% des cas d’effets secondaires déclarés sont considérés comme « grave » et plus de la moitié de ces cas concernent l’usage de l’hydroxychloroquine. Les décès pour effets secondaires d’un traitement au Covid-19 restent au nombre de quatre pour le moment et sont tous liés à l’hydroxychloroquine. Un point de situation à retrouver ici.


3.1. Déconfinement : le plan du gouvernement

Le Gouvernement a présenté son plan de déconfinement devant l’Assemblée nationale, ce Mardi, après avoir bousculé le programme parlementaire. En supprimant le débat sur le traçage numérique et en imposant un unique vote sur le plan présenté, le Gouvernement a transformé la procédure en une forme de vote de confiance qu’il a obtenu par 368 voix pour (100 contre et 103 abstentions) avec l’unanimité de la majorité (seul 1 vote contre et 6 abstentions dans le groupe majoritaire). Ce que l’on sait de ce plan de déconfinement :


  • La date du 11 mai 2020 marquera le début du déconfinement en fonction des indicateurs médicaux dans les différents départements, si et seulement si les indicateurs épidémiologiques sont jugés suffisants au 7 Mai (le déconfinement pourra ne pas être maintenu le 11 mai ou sera plus strict).

  • Le déconfinement sera progressif. Une première phase durera du 11 mai au 2 juin avec ouverture progressive de certains établissements ou lieux accueillant le public.

  • Une carte nationale des départements sera éditée selon un différentiel vert/rouge en fonction de 3 critères : taux de circulation du virus, capacités hospitalières en réanimation, capacité locale de tests de détection des porteurs du virus. Si un seul de ces critères n'est pas validé, le département sera rouge.

  • Afin d'isoler les porteurs du Covid-19 et d'endiguer l'épidémie, des tests massifs (700 000 tests par semaine à partir du 11 mai) seront réalisés sur les personnes présentant les symptômes du coronavirus mais aussi sur tous ceux qui ont été en contact avec des personnes déclarées positives. Ces tests virologiques seront pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie.



3.2. Activité économique et chômage

Le nombre de chômeurs a augmenté de 7,1% en Mars et la tendance se poursuivra en Avril a indiqué le gouvernement. Ces hausses spectaculaires, bien plus importantes qu’en 2009, ont ramené les taux de chômage à leur situation de Septembre 2017 et la situation risque de s’aggraver encore. La hausse est plus forte chez les hommes que chez les femmes et touche en premier lieu les secteurs du BTP, du tourisme, du commerce et du spectacle. Si l'exécutif a suspendu jusqu'en septembre le second volet de la réforme de l'assurance chômage qui durcit le calcul de l'allocation pour les travailleurs précaires, alternant contrats courts et périodes de chômage, la règle entrée en vigueur au 1er novembre, qui durcit les conditions d'accès est quant à elle toujours valable.


Devra-t-on se reconstruire sans l’Union Européenne ? C’est la position du socialiste Raphaël Glücksman dans le cas où certains pays du Nord continueraient à bloquer.


« Je crois dans le projet européen, c’est le sens même de ma vie. Mais j’essaie, face à la crise, de sortir de ma zone de confort, de penser contre mon propre logiciel et, si nous n’arrivons pas à faire bouger les lignes à Bruxelles sur certains sujets, l’Europe devra redonner aux Etats et aux nations leur souveraineté. […] Si par exemple, au sortir de la crise, les Pays Bas ou d’autres bloquent au nom du libre-échange la nécessité de relocaliser des industries qu’on juge stratégiques, il faudra le faire sans l’Europe. Ce qui doit primer, ce n’est pas l’idéal européen, c’est la nécessité de redevenir souverain »

Raphaël Glücksman, député européen.



3.3. Mieux vivre le confinement : quelques pistes et réflexions

L’Europe de la Culture, toujours, dont le recensement des meilleures attractions virtuelles est recensé par la Fondation Robert Schuman. Au programme cette semaine : visite des sites archéologiques de France et du Proche Orient grâce au Ministère de la Culture français, les châteaux de la Saxe ou la poésie grecque.


De l’information positive gratuite grâce au site positivr et quelques conseils en matière d’agenda, d’alimentation, de tenue et de bien-être offerts par "Sortir à Paris".


Une attraction, enfin, pour les activités en famille ou entre amis (à distance !) : un escape game virtuel avec Happykist, site spécialisé dans les escape game en ligne, qui propose de résoudre un challenge mêlant communication et réflexion de 30 minutes (https://www.happykits.fr).


4. Pour approfondir les thèmes d’actualité, une sélection d’articles et de réflexion


  • IRIS – Le religieux est-il un déterminant des relations internationales ? Visio-conférence le mardi 5 mai de 18h à 19h30.


  • Rapport spécial de l’ETNC, « Le Covid-19 dans la relation Europe-Chine »


  • Fondation Robert Schuman, « La crise sanitaire vue d’Allemagne. Dilemme entre prudence et enthousiasme face à une crise maîtrisée »

58 vues0 commentaire

コメント


bottom of page