Par Melchior LUGAGNE DELPON
Relu par Charles Siroux, chargé de communication de crise au Ministère des solidarités et de la santé. Ancien chargé de veille sécuritaire et d'analyse géostratégique chez Résilience France.
(Les propos tenus dans ce papier n'engagent que l'opinion de son auteur)
Des images qui ont interloqué, un pilier de la démocratie bafoué, des policiers hésitants, des morts et des blessés. Le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump prirent d’assaut le Capitole, lieu où les sénateurs et les représentants américains se réunissent, alors que Joe Biden devait être officiellement élu par les Grands Électeurs. Depuis, des photographies font le tour des réseaux sociaux, affichant des partisans volant des promontoires officiels, ou pausant, peau de bison sur le dos, dans le bureau du Speaker[1] . Cet événement est présenté comme le « bouquet final » du mandat de Donald Trump, qui symbolise un des mandats les plus mouvementés de l’Histoire moderne américaine. Nous avons peu de recul pour affirmer quelles seront les conséquences d’un tel événement. Néanmoins, il est possible de s’interroger sur ses raisons. Comment les États-Unis en sont-ils arrivés là ? Dans son histoire, ce pays est l’un des rares à n’avoir quasiment jamais connu d’attaques intestines physiques contre les symboles de ses institutions, ce qui interpelle d’autant plus, et nous invite à trouver la source de cette crise.
Les partisans « pro-Trump » prétendent que cette attaque n’est qu’une diversion du mouvement Black Lives Matter (BLM) pour briser la crédibilité de « leur président »[2]. Certains comparent cet événement avec les violences issues des rassemblements organisés par le mouvement BLM ou bien affirment que ces rassemblements étaient bien plus violents que l’épisode du 6 janvier[3]. Les supporters de Donald Trump mettent alors toutes les minorités pro-Biden dans le même panier. L’opposition est claire. D’un côté, des noirs, des musulmans, sympathisants LGBT, des immigrés, tous « opprimés », de l’autre des Blancs hétérosexuels, cisgenres, pollueurs et « oppresseurs ». Le clivage démocrates/républicains de la démocratie américaine s’estompe, laissant place à un clivage identitaire au sein de la société, qui menace le projet commun de leur démocratie. À titre d’exemple, Joe Biden, même s’il s’excusa, affirma à une personne de couleur qu’il n’est pas noir s’il vote pour Trump[4]. La démocratie ne semble plus articulée autour d’un projet politique, mais autour d’une confrontation identitaire.
La crise identitaire
On peut envisager une crise comme le moment décisif, le point de basculement que l’on ne contrôle pas et qui affecte un individu ou une société positivement ou bien négativement[5]. La crise caractérise un point de rupture qui mène au changement. Elle peut alors être endogène, devenant le fruit d’un phénomène arrivé à maturation et qui bouleverse tout.
L’identité, elle, est un « caractère permanent (plus ou moins) et fondamental de quelqu'un, d'un groupe, qui fait son individualité, sa singularité »[6]. Ici, à l’instar d’André Comte-Sponville, nous parlons d’identité dite spécifique, c'est-à-dire qui « désigne une similitude entre des objets différents »[7]. Par exemple, deux individus peuvent être complètement différents, mais ayant un point qui les rassemble (l’auteur, prend l’exemple de porter une cravate) sous une identité commune, spécifique. En soi, « l’identité n’est pas l’essence, mais l’essence suppose l’identité »[8]. De manière plus commune, nous distinguons une multitude d’identités : culturelle, sexuelle, professionnelle, religieuse… Le fait est que, comme l’identité est un caractère fondamental de l’être, la formalisation de son essence, la remise en cause de son identité n’est envisageable par personne. L’identité ne s’associe pas non plus uniquement à des individus, mais également à des groupes d’individus, qui, pareillement, refusent la remise en question de leur identité de groupe. Or, une société est composée d’une multitude d’identités sous forme d’individus et de groupes.
La crise identitaire prend alors forme quand deux identités s’affrontent et souhaitent la destruction ou le passage au silence de l’une ou de l’autre. Cela advient généralement quand l’identité commune, par exemple celle de la nation, s’effrite et exacerbe en conséquence les identités individuelles ou communautaires. Habituellement, l’affrontement a lieu quand l’une des deux se sent menacée. Quand ces deux identités deviennent suffisamment fortes, c’est là que l’affrontement commence, que la crise atteint son paroxysme. Il est possible de prendre en exemple la crise d’identité[9] religieuse entre protestants et catholiques au XVIe siècle. Avec l’arrivée de la Réforme, l’Église, tout comme les catholiques, s’est sentie menacée par l’émergence du protestantisme. Cette crise identitaire se lie avec une crise du Politique, à une rupture du contrat social[10]. L’on peut, en toute simplicité, considérer que l’affrontement débute, en France, avec « l’affaire des placards », que la crise atteint son paroxysme lors des nombreux massacres, et qu’elle tend à s’estomper avec l’édit de Nantes en 1598[11]. On peut alors penser cet événement comme un schéma classique des crises identitaires. Il y a deux identités religieuses, catholiques et protestants, qui s’affrontent pour se maintenir ou pour émerger. Cet affrontement est généralement relié à une fracture du contrat social, à une désorientation de l’unité politique. Les autres identités, principalement, n’avaient qu’une influence de second plan. Cette fracture s’est d’ailleurs étendue sur le long terme. On peut prendre l’exemple du Ku Klux Klan, protestant, qui avait également pour cible les catholiques. L’affrontement identitaire est une confrontation de long terme.
Bien sûr, ce qui se passe en ce moment aux États-Unis n’est pas uniquement explicable par le phénomène identitaire. Mais aujourd’hui, la vieille démocratie semble abriter une forme de crise identitaire au vu des événements récents. Seulement, cette crise semble particulière en raison du contexte institutionnel de l’État. C’est une démocratie, fondée sur la diversité des opinions et des communautés, qui a toujours eu en son sein un pluralisme identitaire tendu vers un but politique abstrait mais aussi commun. D’autre part, chacune des identités regroupe une multitude d’identités telles que l’identité raciale, sexuelle, religieuse, culturelle…
L’Amérique de 2020, une fracture identitaire ?
Lors de son investiture le 20 janvier 2021, Joe Biden a déclaré vouloir « mettre fin à cette guerre incivile », Même si le terme confrontation est ici plus juste, le pays semble divisé en deux après ces élections, sans but commun propre au contrat social. Comment cette division est-elle apparue, et s’est-elle muée en crise, notamment lors des présidentielles américaines ?
Le clivage prend sa source au milieu des années 1960 avec l’essai de Herbert Marcuse, « Repressive Tolerance »[12]. Pour cet auteur, la tolérance, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’est qu’au service de l’oppression. Pour lui, la tolérance doit être appliquée sans les « oppresseurs ». En ce sens, les lieux de libertés d’expression ne doivent accueillir que les « opprimés », puisque les « oppresseurs » empêchent finalement la liberté de parole. Ainsi, il distingue deux identités, les « privilégiés » et les « opprimés ».
Cette pensée a pris forme tout d’abord dans les universités américaines à travers la mise en place de « safe-space », endroit où les personnes marginalisées se retrouvent pour communiquer sur leur expérience, sans individus qualifiés « d’oppresseurs ». La pensée a peu à peu pris forme dans la société étasunienne et s’est répandue bien au-delà des universités. On observe une sorte de désir mimétique[13] de l’identité minoritaire face à la majoritaire. Les « opprimés » se sont toujours sentis exclus par les « oppresseurs ». Or, selon René Girard le désir étant intrinsèquement mimétique, les « opprimés », en désirant devenir une identité dominante, tenteraient d’imiter ce qu’ils estiment avoir subi, c’est-à-dire l’exclusion. D’ailleurs, la réduction de la société à ces deux groupes est une forme de violence en soi. Les catégories considérées comme « opprimées » sont presque condamnées à se considérer et à vivre comme telles. Même s’ils ne se reconnaissent pas dans cette catégorie, ils sont implicitement forcés de se vivre comme solidaire vis-à-vis de leurs communautés, et tout détachement face à celle-ci conduit à une certaine ostracisation. Une forme similaire de violence est imposée à la catégorie dite des « oppresseurs ». Ces derniers peuvent être accusés violemment à tort et assimilés, également, à une communauté dont il ne partage pas les valeurs. Finalement, l’essentialisation de ses catégories apparaît comme une forme d’oppression.
Ainsi, depuis les années 1960, le clivage identitaire, avec l’idée qu’il y a des « opprimés » et des « oppresseurs », s’est renforcé avec l’idée que l’autre identité doit être exclue. Cette volonté d’exclusion est alors vécue comme une menace contre laquelle il faut se battre. La particularité est que ce nouveau clivage rassemble dans chaque catégorie une multitude d’identités, provoquant alors un fossé entre un grand nombre de citoyens américains.
De surcroît, comme dans le schéma classique, la fracture identitaire a été accompagnée d’une perte d’unité politique. La division républicains / démocrates n’est pas un problème pour l’union politique, ces partis représentent deux chemins différents pour accomplir un projet commun, celui de la démocratie américaine. Malgré les dissensions politiques, les Américains tendaient tous vers une idée commune, particulière, de l’Amérique propre à son contrat social. Dans ses mémoires[14], Barack Obama remarque déjà cette fracture, il affirme même que cette désunion commence au début des années 2000. Selon lui, l’idée supérieure, abstraite du contrat social américain ne fait plus l’unanimité. Ainsi, l’identité est exacerbée et tend à forger une société divisée propice à la crise identitaire, accentuée par la prise de position des modérés.
Les modérés choisissent un camp
Voyant une nouvelle identité apparaître, faisant la distinction entre des « oppresseurs » et des « opprimés », les modérés doivent de plus en plus choisir un camp. Ce manichéisme est favorisé par l’essentialisation des deux groupes. La tolérance, la tempérance et la neutralité sont exclues, il n’est pas possible d’être un « spectateur engagé »[15]. Ne pas choisir son « camp » c’est pouvoir être détesté par « ceux d’en face » et être accusé de traîtrise par les « siens ». La sémantique non plus ne laisse pas le choix : qui aimerait être accusé, désigné par le titre « d’oppresseur » ? Qui aimerait être accusé de traîtrise ? C’est pourquoi certains ont décidé de défendre les « opprimés ». Pour d’autres, l’investiture de Donald Trump a été ressentie comme une bouffée d’air. Ils se sont alors rangés dans ce « camp », qui est pour eux celui qui protège la véritable Amérique, face aux détracteurs de plus en plus nombreux. Mais, le véritable problème n’est pas tant l’émergence d’une nouvelle identité, qui finalement a toujours existé. C’est le modèle de sa lutte qui a évolué et qui engendre un affrontement encore plus intense face à l’identité première, qui est prête à combattre. Du côté des « opprimés », au-delà de la mise en place d’une convergence des luttes, leur mode de défense de leur intérêt a également évolué, conduisant alors à l’affrontement.
Par exemple, en 1963, Martin Luther King prononçait son célèbre discours « I have a dream ». Dans ce dernier, il lutte pour son identité et ceux qui la partagent. Néanmoins, il exprime clairement que son rêve est de voir un jour ses enfants se tenir main dans la main avec des enfants blancs, afin de symboliser une union de l’ensemble de la société. Ainsi, M. Luther King, veut que l’identité prégnante, à l’époque, et la sienne se rassemblent pour avancer ensemble. Or, aujourd’hui, une frange des « opprimés » veut écarter de tout débat les « oppresseurs ». Paradoxalement les héritiers des premiers combattants contre les discriminations raciales (et autres) peuvent parfois être bien plus intolérants que leurs prédécesseurs. Par exemple ; Julius Malema, homme politique sud-africain actuel, a rompu avec la politique de rapprochement entre les noirs et les blancs de Mandela pour entrer dans une logique de confrontation. Il a d’ailleurs été exclu de l’ANC (African National Congress) pour cela. La « repressive Tolerance » a transformé la matrice intellectuelle de la gauche, l’idée de « safe-space », excluant les « oppresseurs », s’est répandue dans la société. Ainsi, le ressenti des individus « menacés » d’exclusion est là, les poussant à répondre eux-mêmes par le rejet de l’identité montante.
Les modérés sont les représentants de l’identité dominante, qui n’ont pourtant pas forcément été militants. Ils sont composés de républicains et de démocrates. Quand l’identité minoritaire a commencé à prendre de plus en plus d’ampleur, une partie s’est sentie menacée. Ainsi, Donald Trump s’est présenté, comme l’occasion pour certains, de se rassembler derrière « leur président », représentant de leur identité[16]. En 2020, près de 75 millions de suffrages populaires se sont prononcés en faveur du président sortant, soit environ 13 millions de plus qu’en 2016. De nombreux médias et observateurs américains comme européens n’ont pas compris les causes profondes de l’émergence de Trump. En résulte une inversion de la causalité, Trump devenant la raison de la fracture et non son symptôme, et ses électeurs au mieux des naïfs, au pire des fascistes à rebours de l’histoire, s’opposant à un progrès inéluctable. Une attitude renforçant les convictions des deux camps par biais de confirmation, polarisant d’autant plus la société. Mais les partisans de Trump ne défendent-ils pas à travers lui leur identité ? Cette dernière peut bien expliquer cette croissance des partisans du 45e président des États-Unis, et, ainsi, l’entrée dans une confrontation violente, plus ou moins directe, entre les deux identités. Bien qu’on observe une augmentation du taux de participation aux élections présidentielles de 2020, l’accroissement des suffrages de Trump par rapport à 2016, montre bien cette volonté de mobilisation pour défendre une identité. Autrement dit, une crise identitaire s’installe, et parchemine une divergence dans l’établissement de la « communauté de destin ».
La défaite du président sortant est vécue, par beaucoup, comme une négation de leur identité. L’investiture de Joe Biden ne semble que démontrer la chose. En effet, dans le bureau ovale, Biden a tout décoré par opposition à Trump. Dans son gouvernement, il nomme en Vice-Présidente Kamala Harris, une femme noire, et nomme une ministre adjointe de la santé transgenre, Rachel Levine, ces deux personnes représentant des communautés hostiles à la politique de Trump. Par la suite, toutes ses premières actions politiques sont allées à contresens des décisions du président sortant[17]. Finalement, l’élection semble plus être un referendum pour ou contre Trump plutôt qu’un plébiscite pour Biden, au vu des dissensions internes du parti démocrate, sur les sujets vus ci-dessus. Les premières actions de Biden sont à l’image de celles de Trump, contre Obama, contre Trump. Tout est tourné contre le programme politique du prédécesseur plutôt que vers un projet politique propre au candidat. Aussi, la particularité de cette crise identitaire est que chacun des deux candidats de 2020 représente une des deux identités. La conséquence est alors la division énorme du pays, puisque le débat politique, dès lors, n’est plus un débat d’idée, mais un débat d’identité. Ainsi, le contrat social américain vole en éclat.
« Un piège de Thucydide » identitaire ?
Dans son récent ouvrage[18], Graham Allison, cherche à analyser, à imaginer ce que pourraient être les relations sino-américaines. Il montre, à travers de nombreux exemples historiques, comme celui de Sparte et d’Athènes, que lorsqu’une puissance émergente prend assez d’importance pour être en mesure de concurrencer la puissance dominante, alors l’affrontement est quasi inévitable entre les deux. Cette théorie ne serait-elle pas transposable à l’identité ? Si une identité en place, majoritaire, se sent menacée par une identité montante, en passe de devenir à son tour majoritaire ; l’identité première ne va-t-elle pas réagir, à l’instar de la première puissance mondiale au bord d’être dépassée ? C’est un peu ce qu’on observe aux États-Unis. Une identité, les « opprimés », a grandi et s’est développée. Puis cette dernière est rentrée dans l’idée de confrontation, d’exclusion, de l’identité dominante, menant aujourd’hui à l’affrontement, au clivage et à la crise, le tout menaçant l’équilibre du contrat social américain. Néanmoins, cette confrontation née aussi du décalage entre les différentes réalités. Nombreux sont les individus qui considèrent comme non avenu le paradigme « oppresseur / oppressé ». Ainsi, pour eux l’accusation est extrêmement violente et pousse à la réaction, à la confrontation.
Enfin, la dernière particularité de cette crise identitaire américaine est sa traduction virtuelle inédite. La réaction de chacun est d’autant plus forte aujourd’hui que les réseaux sociaux et autres médias abolissent toutes barrières sentimentales, les images touchent directement et forcent à réagir, pour un camp ou un autre. Or, comme le montre Y.N, Harrari [19], le XXIe siècle est marqué par la légitimation des sentiments humains, associés à l’expérience personnelle, dans la prise de décision. Cela au détriment parfois de l’expertise voir de la raison, perçus comme froides et se prétendant d’une objectivité impossible. Cette tendance est mondiale, mais dans le cadre d’une crise identitaire, comme présumément aux États-Unis, cela exacerbe un peu plus les tensions. L’image permet de s’associer instantanément, les réseaux permettent de prendre parti et de s’exprimer. Le combat entre ces deux identités est déjà présent sur les réseaux par l’intermédiaire de vidéos[20] ou de publications exacerbant un côté comme l’autre. L’exclusion de Twitter de Donald Trump, bien qu’effectuée également pour des raisons pragmatiques[21], est le symbole de cet affrontement numérique. Les supporters du président sortant se sont empressés de créer de nouveaux comptes sur des réseaux sociaux alternatifs[22]. Sur tous les réseaux, chaque camp attaque l’autre, mais il n’y a plus d’espace commun d’affrontement. Chacun son silo, chacun sa vision du monde. Voilà un symptôme supplémentaire d’une rupture certaine. La démocratie tombe en déliquescence, ses institutions perdant tout crédit, toute légitimité. Mais surtout les citoyens se considèrent non plus comme des frères en désaccord, mais unis par un destin commun, mais comme des ennemis aux intérêts antagonistes.
Ainsi, il semble que les États-Unis soient dans une crise identitaire. On observe bien que deux identités s’affrontent, les « oppresseurs » et les « opprimés », ou bien partisans de la « justice sociale » ou de la « liberté » selon le point de vue. Les particularités demeurent : cette division binaire, dans un pays démocratique au pluralisme identitaire centenaire ; la multitude d’identités imbriquées dans celles qui s’affrontent ; cette représentation présidentielle de chaque identité ; et enfin le caractère numérique, aux conséquences réelles de la crise.
Se pose donc la question de sortie de crise. L’identité est un phénomène tellement complexe, sensible et personnel, qu’il apparaît difficile de résoudre sur le court terme un tel clivage. Le débat politique est passé d’un débat d’idée à un débat d’identité. C’est pourquoi, ce qui est réellement menacé par cette crise identitaire, c’est, en réalité, tout le projet politique de la démocratie américaine. Finalement, la logique commanderait d’observer et de ne pas reproduire le phénomène sur le vieux contient, bien que ce danger semble nous guetter.
[1] Président de la chambre des représentants aux États-Unis [2] Le New York Times du 19 janvier 2021 [3] Ibid [4] Biden regrette avoir dit qu'un Noir n'est «pas Noir» s'il pense voter Trump (la-croix.com) [5] COMPTE-SPONVILLE André, « Dictionnaire philosophique », 2e tirage, 2013, Paris [6] COMPTE-SPONVILLE André, « Dictionnaire philosophique », 2e tirage, 2013, Paris [7] Ibid [8] Ibid [9] Bien sûr, le facteur identitaire n’est pas le seul prisme des affrontements entre catholiques et protestants, mais à l’échelle des simples pratiquants, l’identité est un facteur essentiel. [10] Ici, le contrat social symbolise l’idée d’un but commun à toute une société. Ce but est abstrait et indéfini dans le temps. Par exemple, la gloire de la Patrie peut être vue comme un but comme le but du contrat social. [11] Bien que la confrontation identitaire resurgisse de manière importante plus tard [12] MARCUSE Herbert et MOORE Barrington, « A critique of pure Tolerance », 1965 [13] GIRARD René, « La violence et le sacré», 1972 [14] OBAMA Barack, « une terre promise », Fayard, 2020 [15] Expression et ouvrage de Raymond Aron. Il s’agit, pour lui, de prendre du recul et d’effectuer une analyse intellectuelle de la réalité qui mène par la suite à faire des choix. Dans le cas ici à l’étude, l’on ne peut être spectateur engagé, dans la mesure où l’analyse ne semble pas avoir sa place, il faut être acteur engagé afin de n’être pas détesté ou accusé de traîtrise. [16] LUKIANOFF Greg et HAIDT Jonathan, « The codling of the american mind : How good intentions and bad Ideas are setting up a generation for failure », 2018. Les deux auteurs, démocrates, considèrent que l’adoption de cette de vision dans la gauche américaine à créer un terreau favorable à la rhétorique de Trump. [17] Comme la réintégration des États-Unis dans la Cop 21 par exemple [18] ALLISON Graham, « Vers la Guerre : La Chine et l’Amérique dans le piège de Thucydide ? », 2019 [19] HARRARI Yuval Noah, « Homo Deus : une brève histoire du futur », Albin Michel, 2017. [20] Exemple du « Rollin’ Coal » qui consiste à conduire avec un moteur trafiqué pour polluer volontairement tout en se filmant. [21] Par exemple, la cohérence avec son règlement interne ou la défense des intérêts de l’entreprise déjà très critique par Donald Trump. [22] Comme « Gab » par exemple.
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